En tant que gestionnaire de la plateforme de dématérialisation régionale demat-ampa, pouvez-vous nous donner les « tendances » de l’achat public responsable en région ?
Grâce à notre outil plateforme, nous pouvons en effet recenser les consultations qui comportent des considérations sociales et environnementales, en détaillant le levier juridique mobilisé : spécifications techniques, conditions d’exécution, critères, réservation, objet du marché.
D’une part, cela permet aux entreprises d’identifier, grâce à des pictogrammes sur la page des annonces de consultation, si les marchés publiés sur notre plateforme comportent des dispositions sociales et/ou environnementales.
D’autre part, l’outil nous permet d’évaluer les pratiques d’achats responsables de nos adhérents. Nous notons ainsi, depuis 2017, une amélioration progressive des engagements environnementaux et sociaux de nos adhérents. Précisons que le niveau d’engagement de nos adhérents est à peu près similaire aux chiffres nationaux[1].
Pouvez-vous nous présenter les achats à l’AMPA – CAPAQUI ?
A travers son service « centrale d’achat – capaqui », l’AMPA est une structure acheteuse, soumise à la réglementation en matière marchés publics. Nous avons 2 postes d’acheteurs en interne, qui travaillent sur de nombreuses familles d’achats.
Pourquoi avez-vous souhaité rejoindre le réseau 3AR ?
A la demande de nos adhérents, et aussi par la sensibilité de nos équipes acheteuses, nous avons souhaité travailler sur nos démarches d’achats responsables. Sur les conseils de notre président, et naturellement dans le cadre d’une dynamique de réseau régional, nous nous sommes rapprochés de l’association 3AR, pour bénéficier notamment des formations et du dispositif « conseil minute » que nous avons mobilisés à plusieurs reprises !
Nous sommes adhérents depuis 2 ans, nos acheteurs ont été formés. Au-delà de ces services, les actions de benchmark collectives, le centre de ressources partagé, mais aussi, et surtout l’échange et le partage entre pairs est ce que nous apprécions au sein du réseau. C’est également un besoin que nous avons identifié parmi nos adhérents, qui sont friands de temps d’échanges et de rencontres !
Concrètement aujourd’hui, comment se traduisent vos démarches d’achats responsables ?
Depuis 2016, nous avons développé des lots responsables pour répondre à la demande de nos adhérents : ainsi l’accord-cadre relatif aux produits de nettoyage comporte un lot écolabellisé, l’accord-cadre informatique propose un lot avec consommables d’impression remanufacturés…
De plus, nous avons systématisé dans nos cadres de réponses techniques, des demandes spécifiques sur les pratiques environnementales, sociales et sociétales des candidats. Nous axons notamment nos demandes sur le transport (optimisation des livraisons), les matériaux utilisés, l’utilisation d’écolabels, la recyclabilité des produits, les consommations (fluides), la gestion de fin de vie, la gestion des emballages, l’organisation et la politique interne, dans une approche RSE en lien avec l’objet du marché.
Ces cadres de réponses techniques sont évidemment adaptés en fonction des familles d’achats concernées et des principaux enjeux associés en matière de développement durable et RSE. [2] Il est à noter également qu’en tant que centrale d’achat il est primordial pour nous de nous assurer de la capacité de l’entreprise à répondre à la demande de nos adhérents.
Enfin, je partage avec vous un retour d’expérience intéressant, qui résulte directement des travaux menés en partenariat avec 3AR. Suite aux préconisations « santé environnement et petite enfance » formulées par le réseau 3AR et ses experts partenaires à l’occasion d’une journée technique régionale sur la détergence (juin 2018), nous avons travaillé de concert avec le fournisseur titulaire de l’accord-cadre en cours pour proposer une offre conforme et exigeante.
Dans notre marché « produits d’entretien », nous avons ainsi pu développer une gamme dédiée « petite enfance », c’est-à-dire une sélection de produits dédiés pour répondre aux préoccupations et exigences des structures d’accueil de la petite enfance en matière de santé environnementale.
Cet exemple est particulièrement intéressant car il nous montre qu’en matière d’achat public responsable, chaque partie prenante a un rôle à jouer !
[1] Voir étude OECP : https://www.economie.gouv.fr/files/files/directions_services/daj/marches_publics/oecp/recensement/OECP-Questionnaire-aux-acheteurs.pdf
[2] Ces cadres de réponse sont à disposition des adhérents 3AR dans l’espace ressources adhérents du site.